Dans une déclaration incisive datée du 14 décembre 2024, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a exprimé son refus catégorique des élections sénatoriales prévues pour le 2 février 2025. Ce rejet repose sur des critiques sévères d’un système politique jugé antidémocratique, marqué par des institutions illégitimes, un processus électoral douteux et une composition controversée du Sénat.
Selon l’ANC, le contexte politique actuel est irrévocablement entaché par le coup de force constitutionnel de mai 2024, lequel a imposé une nouvelle constitution sans consultation populaire. Cette situation, estime le parti, ébranle la légitimité des institutions nationales, renforçant un climat de méfiance au sein de la population.
Les critiques s’étendent également au processus électoral. L’ANC dénonce des pratiques récurrentes de fraudes massives et d’irrégularités, déjà observées lors des dernières élections législatives et régionales. Le parti estime que les élections sénatoriales ne feront qu’amplifier ces dérives, permettant au parti au pouvoir, le RPT/UNIR, de consolider son emprise sur le Sénat.
La composition même de cette chambre est vivement critiquée. L’ANC déplore la possibilité pour le chef de l’État de nommer un tiers des 61 membres du Sénat, une pratique perçue comme une violation des principes fondamentaux de représentativité et de séparation des pouvoirs. Cette disposition, qualifiée d’antidémocratique, prive le peuple souverain de son droit à une représentation équitable.
L’ANC appelle à des réformes structurelles avant toute nouvelle consultation électorale. Ces réformes incluent le retour à la constitution de 1992, une révision du cadre électoral et la mise en place d’une commission électorale indépendante. En conclusion, le parti exhorte les Togolais à rester vigilants et mobilisés pour défendre la démocratie et la souveraineté nationale.