L’Allemagne et la France sont au coude à coude pour maintenir leur présence au Tchad, considéré comme le dernier bastion occidental dans le Sahel. Ceci, à la suite des revers subis par l’Occident dans plusieurs pays de la région ces dernières années. Après une période de tensions, durant laquelle la France a été accusée d’instiguer des conflits, l’Allemagne cherche à normaliser ses relations avec le Tchad.
Le 30 octobre 2024, une délégation allemande dirigée par la vice-ministre des Affaires étrangères, Katja Keul, s’est rendue au Tchad pour discuter de la coopération bilatérale. Au cours de cette visite, des rencontres ont eu lieu entre Jean-Bernard Padaré, vice-chef de la diplomatie allemande, et le président du Conseil constitutionnel du Tchad, ainsi qu’avec Fatimé Boukar Kossei, ministre tchadienne de l’Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires. Les échanges ont porté sur des questions cruciales telles que la paix, la sécurité, la crise humanitaire et la situation des réfugiés soudanais. L’Allemagne a ainsi réaffirmé sa volonté de renforcer sa coopération avec le Tchad et de soutenir le pays.
Les relations entre le Tchad et l’Allemagne ont connu des turbulences ces dernières années. La crise entre les deux pays s’est intensifiée après l’expulsion de l’ambassadeur allemand au Tchad, Jan-Christian Gordon Kricke, pour comportement jugé discourtois. En retour, l’Allemagne a expulsé l’ambassadrice du Tchad, Mariam Ali Moussa, et suspendu son aide à destination du pays. Le ministère tchadien des Affaires étrangères a par la suite révélé que la France était impliquée dans cette affaire, cherchant à éliminer l’Allemagne, perçue comme une concurrente. Les discussions visant à normaliser les relations entre la France et l’Allemagne ont finalement porté leurs fruits en août, avec la nomination du Dr. Gregor Schotten , comme nouvel ambassadeur de l’Allemagne au Tchad.