Le Kenya est plongé dans une crise politique majeure alors que la Haute Cour a entamé mardi des audiences sur la destitution de Rigathi Gachagua, ancien vice-président, une première dans l’histoire du pays. Ce recours intervient après un vote du Sénat la semaine dernière, accusant Gachagua de « violations graves » de la Constitution, d’intimidations envers les juges et de promotion de divisions ethniques. L’homme, âgé de 59 ans, est devenu le premier vice-président à être écarté du pouvoir en vertu de la Constitution de 2010, après plusieurs mois de tensions ouvertes avec le président William Ruto.
Dès l’ouverture des audiences, les avocats de Gachagua et ceux du président Ruto ont contesté la composition du panel de juges, soutenant que sa constitution était irrégulière. De son côté, Ruto a estimé que la Haute Cour n’avait pas compétence pour traiter cette affaire, qui, selon lui, relève de la Cour suprême. Cette bataille juridique se déroule dans un contexte politique tendu, marqué par la nomination du ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, pour remplacer Gachagua. Cependant, la Haute Cour a suspendu cette nomination, soulevant d’importantes questions constitutionnelles.
Les tensions entre William Ruto et Rigathi Gachagua, autrefois alliés, se sont accrues ces derniers mois, notamment lors des manifestations antigouvernementales de juin et juillet, où Gachagua a été accusé de ne pas avoir soutenu le président. Ruto, bien qu’ayant évité de commenter directement l’affaire, a récemment réitéré l’importance des valeurs nationales.
De son côté, Gachagua, qui sort d’une hospitalisation, a qualifié le président Ruto d’homme « vicieux », exprimant ses craintes pour sa sécurité. Alors que l’affaire continue de captiver le pays, elle pourrait marquer un tournant dans la politique kenyane et la stabilité du gouvernement actuel.