Des manifestations de soutien et d’opposition au vice-président kenyan Rigathi Gachagua ont éclaté vendredi lors de forums publics organisés pour discuter d’une motion de destitution déposée au Parlement. Cette motion, présentée par l’alliance au pouvoir, accuse Gachagua de soutenir les manifestations antigouvernementales de juin dernier et d’être impliqué dans des affaires de corruption. Le vice-président a fermement nié ces accusations.
La motion a été déposée mardi, et les citoyens avaient jusqu’à vendredi pour exprimer leur opinion dans leurs circonscriptions. À Nairobi, un forum au Bomas of Kenya a dégénéré en violence lorsque les partisans du président William Ruto se sont heurtés à ceux de Gachagua. Des affrontements ont éclaté, entraînant des blessures, notamment celle de l’activiste Morara Kebaso, connu pour ses critiques des projets gouvernementaux.
Dans le comté de Nyeri, la police a été confrontée à des partisans du vice-président, qui affirmaient qu’une destitution de Gachagua équivaudrait à une absence de leadership au Kenya, soulignant que les deux hommes avaient été élus ensemble. À Nyandarua, les opposants à Gachagua ont été qualifiés de traîtres et expulsés d’un forum communautaire.
La motion de destitution a recueilli le soutien de 291 députés, bien plus que les 117 requis par la Constitution. Cependant, certains députés, initialement favorables à la motion, ont commencé à changer d’avis après avoir entendu des avis divergents de leurs électeurs. Une sympathisante a déclaré : « Si le vice-président est coupable, son patron, le président, l’est tout autant. »
La procédure de destitution repose sur dix accusations, notamment la corruption, la discrimination ethnique et le non-respect des politiques gouvernementales. Gachagua reste ferme dans son innocence et s’est engagé à défendre sa position contre la motion.
Jeudi, la Haute Cour a rejeté une demande d’interruption de la participation publique et a programmé une audience pour mercredi prochain. Le président Ruto, pour sa part, a choisi de ne pas s’impliquer dans cette controverse, déclarant qu’il n’humilierait pas publiquement son vice-président, en référence à des tensions passées avec son prédécesseur, Uhuru Kenyatta.