Depuis plusieurs jours, l’absence remarquée du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga suscite des interrogations quant à son avenir politique. Parti en Turquie pour un contrôle médical, Choguel Maïga a une nouvelle fois laissé sa place au Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement, pour assurer l’intérim à la tête du gouvernement. Cette situation récurrente ravive les spéculations autour d’un éventuel remplacement définitif du chef de l’exécutif.
En effet, ce n’est pas la première fois que Choguel Maïga est contraint de céder temporairement sa fonction. Déjà en 2022, après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), le Colonel Abdoulaye Maïga avait assumé son rôle, notamment lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. Aujourd’hui, l’absence prolongée de Choguel Maïga rappelle ces moments de flottement au sommet de l’État, soulevant la question de sa capacité à reprendre pleinement ses fonctions.
Au-delà de son état de santé, les divergences politiques entre Choguel Maïga et les autorités militaires semblent aussi alimenter la tension. Depuis plusieurs mois, le Premier ministre critique la durée de la transition et a même été évincé du comité stratégique du M5-RFP, mouvement phare de la contestation. Ses proches ont publié en mai 2024 un mémorandum critiquant la gestion des militaires, amplifiant les rumeurs sur une rupture imminente.
Nommé à la tête du gouvernement après la « rectification » de la transition en mai 2021, Choguel Maïga est désormais fragilisé. Son absence actuelle, couplée aux tensions avec la junte, pourrait bien marquer un tournant décisif dans la configuration politique malienne.