Mercredi, des centaines de personnes ont convergé devant le tribunal suprême en République démocratique du Congo pour exiger la libération de prisonniers politiques, parmi lesquels figurent les principales figures de l’opposition du pays. Cet événement a attiré l’attention sur la situation politique tendue, marquée par des accusations contre le président Félix Tshisekedi, qualifié de « mulet » des opposants et de « silencieux » des voix dissidentes.

À l’issue de la manifestation, des représentants des partis d’opposition ont remis une déclaration au ministre de la Justice, dans laquelle ils dénoncent la répression des voix critiques et l’usage de la détention politique pour maintenir le pouvoir. Parmi les personnalités dont la libération est demandée figurent Jean-Marc Kabund, leader de l’Alliance pour le changement, et Mike Mukebayi, ancien député provincial du parti Ensemble pour la République. Tous deux ont été arrêtés l’année dernière pour des accusations d’« insulte au chef de l’État » et de « propagation de fausses rumeurs ». Kabund a été condamné à sept ans de prison après avoir accusé le président de corruption.

Ces leaders sont incarcérés à la prison centrale de Makala, un établissement surpeuplé qui, malgré une capacité de 1 500 détenus, abrite plus de 12 000 personnes, dont beaucoup attendent leur procès. Cette situation a été exacerbée par une récente tentative d’évasion qui a fait 129 morts, illustrant l’urgence d’une réforme du système pénitentiaire.

Seth Kikuni, candidat aux élections présidentielles de l’an dernier, a également été arrêté récemment pour « incitation à la désobéissance civile ». Sa détention s’inscrit dans un climat de répression accrue à l’encontre des opposants.