Le 20 septembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a accueilli Émile Zerbo, ministre burkinabè de l’Administration Territoriale et de la Mobilité, au Palais de la République à Dakar. Envoyé par le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, Zerbo portait un message de son chef d’État, visant à poursuivre les efforts diplomatiques entre les deux pays et à renforcer le dialogue entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des pourparlers initiés en mai dernier, lors de la visite du président Faye à Ouagadougou. À cette occasion, le président sénégalais avait plaidé pour une réouverture du dialogue au sein de la Cédéao, insistant sur la nécessité de « laisser des espaces » pour la négociation. Le président Faye, médiateur désigné par la Cédéao aux côtés de son homologue togolais, souhaite trouver une issue à la crise diplomatique qui oppose l’organisation régionale à l’AES, formée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger après leur retrait de la Cédéao en janvier.
La création de l’AES en septembre 2023, suivie de l’adoption du traité instituant la Confédération des États du Sahel en juillet 2024, a intensifié les tensions. Ces pays accusent la Cédéao d’être manipulée par des puissances étrangères. Cependant, la récente visite du ministre Zerbo à Dakar reflète une volonté de maintenir un canal de dialogue ouvert, avec l’espoir d’une convergence des positions entre les deux blocs.
Malgré les divergences, le Sénégal reste déterminé à jouer un rôle de facilitateur, misant sur un retour aux principes fondateurs de la Cédéao pour surmonter cette crise complexe.