Gilbert Masengeli, inspecteur général par intérim de la police kényane, a été condamné à six mois de prison pour outrage à magistrat après avoir ignoré à plusieurs reprises les convocations du tribunal. Le jugement, rendu le 13 septembre par le juge Lawrence Mugambi, intervient après que Masengeli a défié les convocations de la cour pour la septième fois le 9 septembre.

Le tribunal avait demandé à Masengeli de comparaître dans le cadre d’une enquête sur l’enlèvement de trois manifestants à Kitengela, à 30 kilomètres de Nairobi, le 19 août. Les victimes avaient protesté contre des disparitions précédentes attribuées aux forces de police kényanes. Masengeli a désormais une semaine pour se présenter volontairement au commissaire général des prisons du Kenya, sous peine de commencer à purger sa peine de six mois.

Ce cas s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes au Kenya, où la police est fréquemment accusée de brutalité et d’opérations clandestines contre des activistes, des avocats, et des critiques du gouvernement. Les manifestations de juin contre le gouvernement ont entraîné la mort de plus de 60 personnes et la démission de l’ancien chef de la police, Japhet Koome.

Les cas d’enlèvements et de brutalité policière restent une source de tensions au Kenya. En février 2023, trois policiers ont été condamnés à des peines sévères, allant de 24 ans de prison à la peine de mort, pour le meurtre de l’avocat des droits humains Willie Kimani et de deux autres personnes en 2016.