Un projet de Constitution proposé par le Comité constitutionnel national du Gabon fait actuellement l’objet de nombreuses discussions après avoir été divulgué sur les réseaux sociaux. Le document, qui n’a pas été démenti par les autorités, propose une série de réformes majeures, marquant un virage politique potentiel vers un régime présidentiel renforcé.
Parmi les dispositions clés, le texte propose de fixer l’âge des candidats à la présidence entre 35 et 70 ans. Ces derniers devront avoir résidé de manière continue au Gabon pendant trois ans et être mariés à un citoyen gabonais. De plus, une exigence de bonne santé mentale et physique est imposée. Le mandat présidentiel serait établi à sept ans, renouvelable une seule fois, tout en stipulant que le mariage doit obligatoirement être entre personnes de sexe différent, une clause jugée non modifiable.
Le projet de Constitution aborde également la question sensible de la vacance de pouvoir, inspirée par les événements survenus en 2018 après l’accident vasculaire cérébral de l’ancien président Ali Bongo. En cas d’absence temporaire du président, un mécanisme de gestion est prévu pour une période de 120 jours. En cas de vacance définitive, le président du Sénat assurerait l’intérim jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.
Toutefois, ce projet ne fait pas l’unanimité. La mesure imposant des blocs idéologiques pour les partis politiques a été vivement critiquée. L’introduction d’un service militaire obligatoire et la réaffirmation du français comme langue officielle, malgré l’adhésion récente du Gabon au Commonwealth, soulèvent également des interrogations.
Alors que le pays envisage ces réformes constitutionnelles sous la transition dirigée par le Président Brice Oligui Nguema, la réaction publique et les débats politiques seront déterminants pour l’avenir du Gabon.