Alors qu’un référendum constitutionnel est prévu pour la fin de l’année 2024, le projet de la nouvelle constitution gabonaise a été officiellement remis au président de la transition, Brice Oligui Nguema, samedi dernier. Ce document, porteur de réformes profondes, redessine les contours du système politique du Gabon, en instaurant un régime présidentiel renforcé.
L’un des changements majeurs proposés est la suppression du poste de Premier ministre, consolidant ainsi le pouvoir exécutif autour du président de la République. Ce dernier sera désormais élu pour un mandat de 7 ans, renouvelable une seule fois. Toute tentative de modification de ces dispositions sera considérée comme un acte de trahison, exposant le chef de l’État à une mise en accusation par les deux chambres du Parlement, à savoir l’Assemblée nationale et le Sénat. Malgré cette surveillance, le président conservera le pouvoir de dissoudre ces institutions législatives.
Un autre point clé du projet est l’exclusivité de la fonction présidentielle aux Gabonais d’origine. En effet, seuls les candidats ayant des parents nés gabonais seront éligibles à la présidence. Cette mesure vise à garantir une présidence ancrée dans l’identité nationale.
Fait notable, le projet de constitution propose également d’élever les militaires responsables du coup d’État ayant renversé Ali Bongo Ondimba au rang de « héros ». Ces putschistes, qui ont mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Bongo, bénéficieront d’une loi d’amnistie qui les protégera.
Le texte inclut également une disposition sur le mariage, qu’il définit comme une union exclusive entre deux personnes de sexes opposés.