Alors que le Nigéria traverse l’une des pires crises économiques de son histoire récente, le gouvernement du président Bola Tinubu vient de s’attirer les foudres de la population en acquérant un nouvel avion présidentiel, un Airbus A330. Cet achat intervient dans un contexte d’inflation galopante et de hausse vertigineuse du coût de la vie, exacerbant ainsi le mécontentement général.
La grogne sociale s’est rapidement amplifiée, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux Nigérians ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une acquisition extravagante. Cette nouvelle dépense survient moins de deux semaines après des manifestations massives contre la vie chère à travers le pays.
Le Nigéria fait face à une situation économique critique. Selon la Banque mondiale, plus de 40 % de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté, et l’inflation atteint son plus haut niveau depuis près de trois décennies. Dans ce contexte, l’achat d’un nouvel avion présidentiel est perçu par beaucoup comme une insensibilité face aux difficultés auxquelles les Nigérians sont confrontés au quotidien.
En réponse à ces critiques, le porte-parole de la présidence a défendu l’acquisition en affirmant qu’elle avait été réalisée sur recommandation du comité de sécurité du Sénat et que l’appareil avait été acheté à un prix avantageux, « bien en dessous du prix du marché ». Cependant, ces explications n’ont pas suffi à apaiser la colère populaire, qui continue de croître face à ce que de nombreux citoyens considèrent comme un manque de priorité de la part du gouvernement.
Ce nouvel épisode alimente davantage les critiques sur la gestion des finances publiques au Nigéria, où l’écart entre les dirigeants et la population semble se creuser de jour en jour.