La justice tunisienne a ordonné jeudi 22 août 2024 la remise en liberté de l’opposant politique Safi Said, arrêté deux jours plus tôt pour avoir franchi illégalement la frontière algérienne. Cet écrivain et journaliste de 70 ans, connu pour ses critiques envers le président Kais Saied, avait déjà été condamné en juin à quatre mois de prison pour falsification de parrainages lors de sa candidature à la présidentielle de 2014.

Safi Said, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019, avait récemment renoncé à se présenter à celle de 2024, dénonçant une « inégalité des chances » et un manque de transparence dans les règles électorales. Son arrestation, survenue mercredi à la frontière algérienne, avait été ordonnée par le tribunal de Kasserine, qui a ensuite décidé de le libérer sans fournir de détails supplémentaires.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu en Tunisie, où plusieurs figures de l’opposition ont été poursuivies ou emprisonnées ces derniers mois. Human Rights Watch a souligné que « plusieurs candidats potentiels » à la présidentielle avaient été écartés par des poursuites judiciaires, renforçant les accusations de dérive autoritaire à l’encontre du président Kais Saied, au pouvoir depuis son coup de force en juillet 2021.