Le lundi 22 juillet 2024, trois députés de l’opposition ougandaise ont été placés en détention provisoire, a annoncé la police. Ces arrestations surviennent à la veille de manifestations contre la corruption, interdites par les autorités. Les députés appartiennent à la Plateforme d’unité nationale (NUP), dirigée par le principal opposant ougandais, Bobi Wine.

Dans la journée du lundi, les locaux de la NUP, situés en banlieue de Kampala, ont été assiégés par des policiers et des militaires lourdement armés. Bobi Wine a dénoncé cette action, soulignant qu’il s’agissait d’une intimidation politique. De son côté, un porte-parole de la police a justifié ce déploiement en évoquant des raisons de sécurité, affirmant que des renseignements crédibles indiquaient qu’une foule importante était attendue pour assister à la conférence de presse de Bobi Wine.

Lire aussi : Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo mobilise l’opposition contre le gouvernement

Malgré l’interdiction, les organisateurs de la manifestation contre la corruption prévue ce mardi 23 juillet maintiennent leur appel à protester. Shamin Nambasa, une jeune manifestante de 25 ans, a exprimé sa détermination à participer à la manifestation, déclarant que les Ougandais étaient fatigués de la corruption et des conditions de vie déplorables. Elle a décrit les nombreux défis auxquels les jeunes ougandais sont confrontés, notamment la pauvreté, les services publics de mauvaise qualité et la mauvaise gestion des fonds publics.

Le président Yoweri Museveni a averti lors d’un discours à la nation que ceux qui planifient de manifester « jouent avec le feu ». La police a interdit la manifestation en invoquant des risques de « chaos », et le porte-parole de la police, Kituuma Rusoke, a précisé que les trois députés arrêtés, ainsi que sept autres personnes, sont accusés de divers délits et comparaîtront jeudi prochain.