Les autorités nigériennes ont permis à l’armée allemande de continuer à utiliser sa base de transport aérien au Niger dans le cadre d’un accord intérimaire, comme annoncé par le ministère allemand de la Défense le 28 mai 2024. Cette décision autorise la Bundeswehr à maintenir ses opérations à la base aérienne de Niamey au-delà du 31 mai, offrant ainsi le temps nécessaire pour négocier un nouvel accord sur le séjour des forces allemandes.

L’accord intérimaire stipule que la base fonctionnera désormais comme une structure « froide », c’est-à-dire avec un personnel réduit. L’Allemagne utilise cette base depuis 2013 comme centre logistique pour ses forces stationnées au Mali voisin, où elles ont participé à la mission de maintien de la paix des Nations unies, la MINUSMA. Les dernières troupes allemandes ont quitté le Mali fin 2023.

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Cette autorisation intervient dans un contexte de tensions diplomatiques et de révisions des accords militaires au Niger. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, avait été le premier ministre européen à visiter le Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023. En mars, le Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP) du Niger avait dénoncé l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, qualifiant la présence des forces américaines de « désormais illégale » dans le cadre de la lutte antijihadiste. De plus, la junte militaire avait exigé le départ des soldats français.

L’Union européenne a également annoncé la fin de sa mission militaire au Niger d’ici le 30 juin 2024, en raison de la « situation politique grave » dans le pays. Ces développements reflètent les changements dynamiques et souvent tumultueux dans les relations militaires et diplomatiques du Niger avec les puissances occidentales.