Depuis le coup d’État survenu au Niger le 26 juillet 2023, les tensions entre ce pays et le Bénin ne cessent de s’intensifier. Samedi dernier, le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine, a abordé le différend opposant les deux nations, expliquant pourquoi le Niger maintient sa frontière fermée malgré la levée des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Lamine a justifié cette décision en évoquant la présence de bases françaises sur le territoire béninois, affirmant que certaines de ces bases servent à entraîner des terroristes menaçant le Niger. Pourtant, les chefs d’état-major des armées française et béninoises avaient déclaré en décembre dernier qu’aucune mission ponctuelle ne correspondait à cette coopération militaire.

Lire aussi : Niger : Report de l’audience sur l’immunité de l’ancien président Bazoum

Plus tôt dans la semaine, le président béninois, Patrice Talon, avait qualifié cette accusation de « ridicule », affirmant qu’il n’avait aucun intérêt à déstabiliser le Niger, un pays frère. Cette déclaration a été faite lors de l’annonce du blocage du pétrole nigérien au port de Sèmè-Kpodji le 6 mai dernier.

Répondant à cela, le Premier ministre nigérien a accusé le Bénin de trahir une dizaine d’accords conclus entre le Niger, le Bénin et la Chine dans le cadre du transport du pétrole nigérien. Il a également appelé la partie chinoise, au cœur de ce projet, à s’entretenir avec les autorités béninoises.

Dans l’ensemble, alors que le président béninois espère une normalisation des relations entre les deux pays, les tensions restent vives et les différends persistent, alimentant ainsi un climat de méfiance et d’incertitude dans la région.