Une nouvelle stratégie semble se dessiner dans la diplomatie régionale alors que le gouvernement béninois prend des mesures inhabituelles pour inciter le Niger à rouvrir ses frontières. La décision récente de bloquer l’embarquement du pétrole brut nigérien à partir de la plateforme de Sèmè Kpodji, au Bénin, révèle un nouveau chapitre dans les relations entre ces deux pays voisins.

Selon des sources bien informées, cette mesure vise à contraindre Niamey à reconsidérer sa position sur la fermeture des frontières avec le Bénin. En effet, les autorités béninoises ont décidé de restreindre l’accès de leurs eaux territoriales aux navires chargés d’embarquer le pétrole nigérien pour l’exportation. Cette décision a été communiquée à la Chine, principal partenaire commercial dans ce domaine, par l’ambassadeur du Bénin.

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Cette action intervient alors que la station terminale du pipeline Export Niger-Bénin a récemment reçu ses premiers barils de pétrole, marquant ainsi une étape cruciale dans l’acheminement du pétrole nigérien vers les marchés mondiaux. Le pipeline, qui parcourt environ 2 000 km, dont une portion significative en territoire béninois, relie les champs pétrolifères d’Agadem au port en eau profonde de Sèmè, offrant ainsi une voie d’exportation essentielle pour le Niger.

Le Niger, doté de vastes réserves pétrolières, dépend fortement de l’exportation de son pétrole pour soutenir son économie. La fermeture des frontières avec le Bénin risque de compromettre cette source de revenus cruciale pour le pays, qui produit environ 110 000 barils de pétrole par jour, dont une grande partie est destinée à l’exportation.