Malgré les critiques et la contestation grandissante, le régime militaire malien maintient sa position, renforçant son autorité à travers des mesures répressives et des manœuvres politiques habiles.
Les colonels qui dirigent le Mali depuis le coup d’État de 2020 ont récemment repoussé l’élection présidentielle, invoquant l’instabilité sécuritaire du pays. Cette décision a été accompagnée de la suspension des activités politiques des partis d’opposition et de la dissolution de plusieurs associations critiquant le régime.
Bien que cette classe politique soit de plus en plus discréditée aux yeux du public en raison de la corruption et des promesses non tenues des régimes précédents, les autorités militaires bénéficient toujours d’un soutien significatif. Ce soutien est alimenté en partie par la perception que les militaires sont engagés dans la lutte contre le terrorisme et par des réceptions spectaculaires d’équipements militaires russes et turcs.
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Le régime mise également sur le dialogue intermalien lancé en décembre pour asseoir sa légitimité, bien que ce dialogue soit largement boycotté par l’opposition. Les recommandations de ce dialogue suggèrent de prolonger la période de transition et de soutenir la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle.
Cependant, malgré l’apparente stabilité du régime, des fissures commencent à apparaître. Les coupures d’électricité fréquentes et l’impact sur l’économie commencent à éroder le soutien urbain au régime. De plus, le sentiment d’absence d’alternative politique contribue à maintenir la population dans un état de résignation.