Le Burkina Faso a récemment pris une décision importante en adoptant un décret visant à créer une prison militaire annexe. Cette décision, prise le 11 avril 2024, fait suite aux difficultés rencontrées par l’administration pénitentiaire militaire en raison du manque d’infrastructures adaptées et de l’exiguïté des locaux de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

En effet, les capacités d’accueil de la MACA n’ont pas évolué de manière significative depuis sa création, ce qui pose des défis majeurs en termes de détention des personnes incarcérées dans le respect des normes juridiques et des standards pénitentiaires.

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Le décret adopté présente une innovation majeure en accordant au ministre chargé de la Défense la possibilité d’annexer, selon les besoins, d’autres locaux à la MACA en dehors des installations existantes. Cette flexibilité permettra à l’administration pénitentiaire militaire de mieux répondre aux besoins croissants en matière d’incarcération et de garantir le respect des normes prescrites par les instances juridictionnelles pour éviter les contacts entre certains détenus.

Cependant, cette décision suscite des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l’homme, qui craignent que la création de cette prison militaire annexe ne donne lieu à la création de centres de détention secrets. La possibilité d’annexer des locaux supplémentaires, sans spécifier leur emplacement, soulève des préoccupations quant à la transparence et à l’accessibilité de ces installations. Les organisations de défense des droits de l’homme appellent à la vigilance et à la transparence dans la mise en œuvre de cette décision afin de garantir le respect des droits fondamentaux des détenus.