Mort de Agbeyomé Kodjo. Repose en paix, l’ancêtre

Le terme ancêtre revêt un sens particulier dans l’armée togolaise. C’est le grand ancien qu’on respecte non seulement pour son ancienneté, mais aussi pour la richesse de son parcours.

Si mon père était vivant, il aurait eu 71 ans. Donc Agbeyomé a environ l’âge de mon père et ce que je retiens avant tout de lui, c’est sa proximité et sa simplicité. Il ne m’a jamais pris de haut. Dès le premier jour de notre rencontre, il m’a considéré comme un leader politique. Point.

Je garderai de lui comme souvenirs les moments qu’on partageait ensemble, sur son rooftop au second étage. Il s’asseyait, croisait les jambes, me commandait une bière, allumait sa clope et commençait toujours ses phrases, avec l’éternel rictus du coins, par :

– Gerry, tu sais…

Agbeyomé Kodjo était un esprit brillant et alerte, au service du Togo. Sa vie politique a emprunté des sentiers aussi tortueux que la politique togolaise elle mème. Je retiens une seule chose de l’homme que j’ai côtoyé depuis une dizaine d’années. C’était un patriote. Il aimait le Togo par dessus tout et je suis dévasté à l’idée qu’il quitte cette terre si loin de son pays. Mais les voies du Seigneur sont impénétrables. Qu’il repose en paix.

Je présente à sa famille, dont je connais quelques membres, toutes mes condoléances. Bien entendu. Il faut que nous puissions lui rendre des hommages nationaux, d’abord en tant qu’ancien président de l’assemblée nationale, puis comme figure iconique de la scène politique togolaise. On lui doit bien ça.

Il va me manquer. Repose en paix, l’ancêtre.

On se retrouvera au walhalla, au paradis des patriotes, pour boire autour du feu, des bières, de l’hydromel, manger beberegou et tirer des clopes. Mais pas maintenant. Pas maintenant.

Gerry