Des drapeaux russes, nigériens burkinabés et maliens ont flotté ce dimanche 25 février 2024 à Lomé (Togo) lors du meeting organisé par la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK). La manifestation autorisée par le gouvernement togolais avait pour objectif de rendre hommage à l’archevêque émérite et père fondateur de la DMK décédé le 9 janvier 2024. Tout à tour, les représentants de différents partis politiques invités ont salué les œuvres du prélat dans la lutte pour l’alternance au Togo.

La seconde partie de la manifestation sécurisée par les forces de l’ordre et de défense déployées en nombre, a été consacrée aux déclarations des leaders de la DMK. Tour à tour, ils ont égrené les griefs qu’ils ont contre le régime de Faure Gnassingbé. La Dynamique Monseigneur Kpodzro ne reconnait toujours pas la victoire de Faure Gnassingbe lors de la dernière présidentielle de 2020. Le mouvement qui rassemble plusieurs partis politiques de l’opposition persiste et signe ; Agbeyomé Kodjo est le président élu du Togo. Selon les leaders de la DMK, l’ancien premier ministre du Togo qui vit actuellement en exil sera de retour en 2025 et dirigera la transition qui se chargera d’organiser de nouvelles élections au Togo.

Les élections régionales annoncées en avril 2025 par le gouvernement n’auront pas lieu selon les leaders de la DMK. Ils indiquent qu’aucune élection ne se tiendra au Togo avant 2025. Ils donnent pour preuve les nombreux reports des législatives.

Alternance

Lors de son allocution, le porte-parole de la DMK Thomas Thomas Nsoukpoe a laissé entendre que la France a enfin marqué son accord pour l’alternance au Togo. Ses propos furent développés par le coordinateur de la DMK Paul Missiagbeto. Selon les déclarations de celui-ci, l’ambassadeur de France au Togo a été averti de la volonté du mouvement de se tourner vers d’autres puissances étrangères si Paris ne parvient pas à faire partir Faure Gnassingbé.

« Si Faure Gnassingbé veut faire du forcing pour participer à cette élection, l’élection va l’emporter. On est allé le dire à l’ambassadeur en face. On l’a informé que si la France ne peut pas faire le job, on va tourner nos regards vers une autre puissance pour voir ce que ça va donner », a-t-il déclaré.

Durant son allocution, des drapeaux russes flottaient aux côtés de ceux du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Sans le nommer, Paul Missiagbeto faisait allusion à un éventuel partenariat avec la Russie. Alors que les drapeaux russes étaient fièrement brandis, ceux de la France étaient laissés au sol comme pour marquer une rupture avec l’ancien colon. Selon Paul Missiagbeto, la DMK et les populations togolaises procèderont à la fermeture de l’ambassade de France au Togo si celle-ci n’enclenche pas l’alternance au sommet de l’Etat.

Prisonniers politiques

La DMK a une fois encore appelé à la libération de ses militants notamment Jean-Paul Oumolou arrêté depuis le 03 novembre 2024. Il est poursuivi pour « Incitation à la révolte contre l’autorité de l’État », « outrage envers les représentants de l’autorité publique », « diffusion de fausses nouvelles » et « apologie des crimes ». Ses proches déplorent ses conditions de détention. Selon les révélations de sa famille relayées par le trésorier de la DMK, Oumolou n’est plus autorisé à parler avec les membres de sa famille qui lui apportent à manger.