La 53ème session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenue ce samedi 24 février 2024 à Abuja au Nigéria a conclu à la levée partielle des sanctions « illégales » et « inhumaines » prises contre le Niger le 30 juillet 2030 suite au coup d’Etat militaire qui a renversé Mohamed Bazoum.

Frontières et finances

Il s’agit entre autres de la réouverture des fondrières et de l’espace aérien de la CEDEAO, du dégel des avoirs de l’Etat du Niger et de l’approvisionnement en énergie électrique. Les dirigeants de la CEDEAO justifient leur décision par « raisons humanitaires ». Ils maintiennent cependant les sanctions individuelles qui visent les barons du nouveau pouvoir de Niamey.

 Le président en exercice de la  CEDEAO, le Nigérian Bola Tinubu croit toujours au retour du Niger, du Burkina Faso et du Mali au sein de l’organisation sous-régionale. « Nous devons revoir notre approche quant au retour de l’ordre constitutionnel chez quatre de nos pays membres », avait-il déclaré.

Lors de la session extraordinaire de ce jour, les chefs d’Etat de la Cedeao ont exigé une fois de plus la libération de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum.

Situation délicate

Pour l’heure, Niamey n’a pas commenté les décisions des autorités de la CEDEAO. Le pays qui a rejoint le Mali et le Burkina Faso au sein de la nouvelle organisation dénommée Alliance des Etats du Sahel (AES), ne compte pas revenir au sein de la Cedeao.  Le président de la transition, le général Tiani juge illégales et inhumaines les sanctions prises contre son pays. La déclaration de guerre de certains pays membres de la CEDEAO ont dégradé les relations au sein de l’organisation sous-régionale.

Il faut rappeler que depuis le 30 juillet 2023, la CEDEAO a fermé ses frontières avec le Niger. L’organisation en accord avec l’UEMOA a gelé les avoirs du Niger, privé le pays d’électricité, de médicaments et des produits de premières nécessités. L’attitude belliqueuse de la CEDEAO a poussé les dirigeants du Mali à considérer l’organisation comme « une menace » pour ses membres.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Mali et le Burkina Faso ont décidé de soutenir le Niger en cas d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger.