Lors de son discours du 31 décembre 2023, le président camerounais Paul Biya a révélé que le gouvernement a alloué environ 640 milliards de Fcfa aux subventions des produits pétroliers au cours de l’année, enregistrant une diminution de 350 milliards par rapport à l’année précédente, soit une baisse significative de 35% par rapport aux 1 000 milliards de Fcfa en 2022.

Cette réduction est attribuée à la hausse des prix des produits pétroliers et à la pression exercée par le FMI, conduisant le gouvernement à revoir à la hausse les prix à la pompe à partir du 1er février 2023.
Depuis cette date, l’État camerounais a ajusté les tarifs des produits pétroliers à la pompe. Le prix du litre de super a ainsi augmenté de 15,8%, passant de 630 Fcfa à 730 Fcfa, tandis que le prix du gasoil est passé à 720 Fcfa le litre, représentant une hausse de 25,2% par rapport aux 575 Fcfa précédents Seul le prix du pétrole lampant est resté stable à 350 FCFA le litre de même que celui du gaz domestique, 6 500 FCFA pour la bouteille de 12,5 kg.


Le président Biya a signalé la possibilité d’une nouvelle hausse des prix en 2024, conformément aux recommandations du FMI, visant à réduire davantage les subventions. Le gouvernement projette de limiter les subventions à 200 milliards de FCFA en 2024, selon le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme, ce qui pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix à la pompe, potentiellement à 1 000 Fcfa par litre.


Cette mesure pourrait impacter l’économie en entraînant une hausse des coûts de transport et des prix des biens de consommation. Bien que des mécanismes de protection sociale soient envisagés, le coût de la vie en 2024 pourrait augmenter.


Le Cameroun a longtemps pratiqué des subventions sur les produits pétroliers pour maintenir des prix à la pompe abordables. Cependant, ces subventions ont créé une pression financière considérable, obligeant le gouvernement à allouer une part significative de son budget annuel pour les maintenir. Le FMI préconise la suppression progressive de ces subventions afin de libérer des ressources budgétaires pour des investissements productifs et des dépenses sociales