Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, est décédé ce 9 janvier 2024 en exil en Suède. Après 40 ans au service de Dieu et de l’église, avait pris sa retraite en 2007 en tant que pasteur de l’église catholique mais n’a pas mis fin à son engagement politique.


Impliqué dans l’histoire politique du pays, il était un fervent opposant au pouvoir en place. Connu pour son rôle majeur en tant que président de la Conférence nationale souveraine en 1991 et président du haut-commissariat de la République chargé de rédiger la Constitution de 1992, Mgr Kpodzro laisse derrière lui l’image d’un sage de la nation.
Cependant, ses prises de position audacieuses et son franc-parler au cours des trois dernières années ont suscité des critiques, même de la part de certains de ses anciens proches.


En 2019, lors de sa tentative de rassembler les forces de l’opposition pour les élections municipales et présidentielle, il a rencontré des résistances, notamment de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre. Malgré cela, il a réussi à rallier des personnalités telles que Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, première femme à briguer la magistrature suprême en 2010, et Agbéyomé Kodjo, ex-Premier ministre, qui a ensuite été candidat à la présidentielle face à Faure Gnassingbé sous la bannière de la DMK. Avec son soutien, Agbéyomé Kodjo a grimpé dans les sondages en gagnant en popularité par rapport à l’Alliance Nationale du Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre. En effet, lors de la présidentielle de 2010, Agbeyomé avait enregistré 0,9% des voix. Mais en 2020, lors de la dernière présidentielle, il est arrivé en deuxième position avec 19,45 % des voix selon les résultats définitifs.


Rappelons qu’en exil, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro avait affirmé que tant que Faure Gnassingbé serait au pouvoir, il ne reviendrait pas au Togo.