La Cour suprême du Tchad a officialisé ce jeudi la victoire du « oui » au référendum sur la nouvelle constitution, avec un soutien écrasant de 85,90% des suffrages. Cependant, la décision de la Cour suscite la controverse, laissant des questions en suspens sur la légitimité du scrutin.

Les résultats définitifs ont été annoncés lors d’une conférence de presse, révélant que le taux de participation s’élevait à 62,8%. La Cour suprême a rejeté le recours du Bloc Fédéral, une coalition de l’opposition, qui avait demandé l’annulation des résultats en raison de multiples irrégularités signalées lors du vote.

Pour certains membres de l’opposition et de la société civile, le résultat du référendum semble être un plébiscite visant à préparer l’élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby.

En effet, le nouveau texte, bien que comportant quelques ajustements tels que l’élection des gouverneurs de province et des sénateurs, maintient largement le pouvoir entre les mains du chef de l’État.

L’opposition, ayant appelé au boycott, qualifie le processus de « second coup d’État » orchestré par Mahamat Idriss Déby Itno. Le président du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), Max Kemkoye, remet en question la légitimité des résultats, affirmant qu’ils ne sont pas crédibles.

Mahamat Déby, âgé de 37 ans, avait été désigné président de transition par l’armée en avril 2021 après la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui avait dirigé le pays pendant plus de 30 ans. Malgré les promesses initiales de Mahamat Déby de tenir des élections après une transition de 18 mois, son régime a prolongé la transition de deux ans, ouvrant la voie à sa candidature à la présidentielle prévue fin 2024.