Lomé a accueilli le 8 décembre 2023 une conférence-débat organisée par la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) pour marquer les 20 ans de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Pour cette occasion, la HAPLUCIA a déroulé la situation de la corruption au Togo, 20 ans après l’adoption de cette convention.


Selon l’institution, des progrès notables ont été enregistrés au Togo depuis la ratification de la Convention. « Sur le plan des mesures préventives, le Togo a créé des organes de contrôle et de régulation tels que la Cour des comptes, l’Inspection générale d’Etat, l’Inspection générale du Trésor, l’Inspection générale des Finances, l’OTR, la CENTIF, etc. La HAPLUCIA a été créée pour combattre et faire de la sensibilisation afin d’amener les populations à changer de mentalité et de comportement », s’est félicité Kimelabalou Aba président de HAPLUCIA.


En effet, la HAPLUCIA a également élaboré une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, adopté un plan stratégique 2018-2023, et a adhéré à plusieurs organisations internationales. Cependant, il ressort que des défis subsistent, tels que l’absence d’adoption de la stratégie nationale, l’insuffisance des pouvoirs d’investigation de la HAPLUCIA, et la faiblesse de la répression des faits de corruption.


Kimelabalou Aba a également mis l’accent sur la mobilisation collective pour la réussite de la lutte contre la corruption au Togo. Il insiste sur la nécessité d’une coopération renforcée entre les acteurs publics, la société civile, et les médias.
« Nous avons besoin d’une bonne gestion des affaires et des fonds publics qui constitue un gage de développement puisque c’est à travers la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance que l’Etat peut mobiliser les ressources pour réaliser les projets de développement et subvenir aux besoins vitaux des populations » a indiqué le président de la HAPLUCIA.


En août 2020, la HAPLUCIA a mené une enquête sur la corruption au Togo, auprès de 2 645 personnes et 400 petites sociétés. « Environ 10 milliards de FCFA de pots-de-vin sont payés chaque année par des particuliers et des entreprises » révèle l’institution.