Alors que les États-Unis ont récemment restreint l’accès à leur territoire pour les ressortissants de plusieurs pays, dont le Togo, la réaction des autorités togolaises n’a pas tardé. Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, a réagi avec mesure, optant pour une approche diplomatique, responsable et tournée vers le dialogue.

Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, le chef de la diplomatie togolaise a reconnu le droit souverain de tout État à contrôler ses frontières, tout en invitant ses compatriotes à une conduite plus rigoureuse lors de leurs séjours à l’étranger. « Les Togolais qui dépassent la durée de leur visa nuisent à nos relations avec un partenaire clé et pénalisent leurs compatriotes », a-t-il affirmé. Une déclaration qui, sans nier les manquements constatés, engage les citoyens à plus de responsabilité.

Préserver un « partenariat fort » avec les États-Unis

Plutôt que de céder à la polémique, le gouvernement togolais a choisi une posture d’apaisement. Robert Dussey a rappelé l’importance du lien bilatéral entre Lomé et Washington, qu’il a qualifié de « partenariat fort ». Une formule qui traduit la volonté de maintenir des relations constructives malgré les tensions nées de la nouvelle politique américaine. Le Togo a d’ailleurs fait savoir qu’il souhaitait résoudre cette crise « par la voie diplomatique », en engageant un dialogue franc avec l’administration américaine.

Des restrictions aux répercussions immédiates

Le décret signé par l’ancien président Donald Trump le 4 juin vise à suspendre temporairement l’octroi de plusieurs catégories de visas pour les ressortissants de pays considérés comme « non coopératifs ». Le Togo fait partie des sept États concernés par ces mesures qui touchent notamment les visas de tourisme (B-2), d’affaires (B-1), d’études (F), de stages (J) et de formation professionnelle (M). Les autorités américaines reprochent à ces pays leur manque d’efficacité dans la réadmission de leurs ressortissants en situation irrégulière.

Une diaspora inquiète et un avenir incertain

L’entrée en vigueur de ces restrictions, prévue pour le 9 juin, plonge de nombreux Togolais dans l’incertitude. Étudiants, jeunes professionnels, chefs d’entreprise et familles sont directement concernés. Au sein de la diaspora togolaise installée aux États-Unis, l’inquiétude grandit. Certains craignent de ne pouvoir renouveler leur visa, d’autres voient leurs projets compromis, à cause d’un contexte diplomatique devenu soudainement défavorable.

Une affaire à suivre de près

Face à cette situation, le gouvernement togolais semble déterminé à éviter l’escalade et à se montrer réactif. La position adoptée par Lomé, alliant fermeté et volonté de dialogue, laisse entrevoir une possible sortie de crise. Reste à savoir si les efforts diplomatiques porteront leurs fruits.

Dans les prochains mois, cette affaire sera suivie de très près par les autorités, les médias et les citoyens concernés. Elle met en lumière les défis auxquels font face les pays africains dans un monde où la mobilité internationale devient de plus en plus soumise à des considérations politiques et sécuritaires.