Face à des conditions de travail précaires et une absence de protection sociale, les professionnels du secteur de la beauté au Togo ont décidé d’augmenter leurs tarifs lors d’un forum organisé le 12 mars 2025 à Lomé. Cette décision, validée par une grille tarifaire harmonisée, vise à améliorer leur situation économique tout en garantissant la viabilité du secteur.
Des difficultés structurelles
Les artisans de la coiffure, de la tresse et de l’esthétique dénoncent des revenus insuffisants, l’absence de couverture sociale (pensions, assurance maladie) et des risques sanitaires liés à l’exposition aux produits chimiques ou aux longues heures debout. Leur situation est aggravée par la hausse des coûts des produits et équipements, rendant leur activité de plus en plus fragile.
Une réponse collective : l’harmonisation tarifaire
Le forum, regroupant des organisations comme l’UOPAHCT ou le SYNATSCETO, a permis d’établir une grille tarifaire unifiée pour quatre spécialités : coiffure homme, coiffure dame, tresse et esthétique. Les nouveaux prix, validés après un inventaire des prestations existantes, visent à garantir des revenus décents tout en restant accessibles au public.
Un défi d’application
Malgré l’adhésion des professionnels, la mise en œuvre des tarifs révisés reste incertaine. Les syndicats comptent sur des campagnes de sensibilisation pour informer les clients et les artisans, afin d’éviter une concurrence déloyale ou un rejet des nouvelles tarifs.
Un secteur en croissance, mais vulnérable
Le marché de la beauté au Togo, estimé à 555 millions de dollars en 2025, est porté par des exportations de produits cosmétiques (10 % des exportations nationales). Pourtant, les travailleurs du secteur restent exclus des mécanismes de protection sociale, malgré les réformes engagées par le gouvernement pour étendre l’assurance maladie universelle.
Conclusion
Cette hausse tarifaire illustre les enjeux socio-économiques du secteur informel togolais, où les artisans tentent de se protéger face à des conditions de travail dégradées. Si la décision est un pas vers une meilleure reconnaissance, elle souligne aussi l’urgence d’intégrer ces travailleurs dans les dispositifs de protection sociale, pour éviter que leur précarité ne compromette la croissance d’un secteur clé de l’économie nationale.
