Face à un besoin accru de ressources publiques, le gouvernement togolais envisage de revoir son dispositif d’exonérations de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Cette décision, motivée par une volonté de renforcer les finances de l’État, pourrait toutefois avoir des répercussions sur le quotidien des citoyens et des entreprises.

Les exonérations actuelles, bien que bénéfiques pour certains secteurs, ont privé les caisses publiques de 60,8 milliards FCFA en 2023, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI). Une somme qui aurait pu être investie dans des domaines prioritaires comme l’éducation ou les infrastructures. Pourtant, les autorités togolaises adoptent une approche prudente : une analyse approfondie des dispositifs fiscaux est prévue d’ici juin 2025 afin de distinguer les exonérations « progressives » (bénéfiques aux ménages modestes) de celles qualifiées de « régressives » (profitant davantage aux catégories aisées).

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Cette réforme soulève des inquiétudes. La suppression de certaines exonérations pourrait entraîner une hausse des prix des produits de première nécessité, alourdissant le coût de la vie pour les populations vulnérables. Les entreprises, quant à elles, risquent de voir leurs coûts de production augmenter, ce qui pourrait fragiliser leur compétitivité. Pour atténuer ces effets, l’État prévoit de mettre en place un registre biométrique d’ici 2026, permettant de cibler les aides sociales vers les foyers les plus précaires.

Le débat économique est ouvert : faut-il privilégier la mobilisation des recettes publiques au risque d’aggraver les inégalités, ou préserver le pouvoir d’achat des citoyens ? Les prochaines décisions seront cruciales pour concilier équité sociale et stabilité financière.