Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière a rejeté la demande de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) d’organiser un meeting prévu le 15 décembre 2024 à Adétikopé. Ce refus, officialisé dans un courrier signé par le Secrétaire Général par intérim ESSO Koudjoou, met en lumière des divergences sur l’application des libertés de réunion au Togo.
Raisons invoquées par le ministère
Le courrier évoque deux points essentiels justifiant la décision :
- L’absence de clarté sur l’objectif du rassemblement, considéré comme une lacune sur le plan administratif.
- Le statut non reconnu des organisations déclarées initiatrices de l’événement, notamment le Groupe des Leaders d’Opinion à la Base (GLOB) et l’Union Panafricaine pour la Démocratie et le Changement (UPDC). Ces éléments enfreignent les dispositions de la loi n° 2021-021 encadrant les manifestations publiques.
Le ministère a également rappelé que la légalité et la transparence des demandes de rassemblement sont des conditions indispensables pour leur approbation. « Je vous invite donc à vous conformer à la loi pour permettre une meilleure appréciation de votre courrier », stipule le document.
Un contexte de tensions politiques
La DMK, coalition réunissant des partis politiques et des organisations de la société civile, a critiqué cette décision qu’elle considère comme une atteinte aux libertés démocratiques. Elle reproche régulièrement au gouvernement d’entraver ses activités, y voyant une stratégie visant à limiter l’expression de l’opposition.
Du côté des autorités, l’argument principal reste la préservation de l’ordre public. Elles insistent sur le fait que les rassemblements non conformes peuvent poser des risques pour la sécurité.
Une polémique durable
Cette interdiction s’ajoute à une série de différends entre la DMK et le gouvernement, reflétant les tensions persistantes dans le paysage politique togolais. Ce bras de fer soulève des questions sur l’équilibre entre libertés fondamentales et maintien de l’ordre public, dans un contexte où les acteurs politiques peinent à trouver un terrain d’entente.