Dans un contexte où les déclarations de Robert Bourgi, un acteur clé des relations France-Afrique, suscitent la polémique, Charles Blé Goudé, ancien compagnon de lutte et co-accusé de Laurent Gbagbo, n’a pas tardé à réagir. Bourgi, se présentant comme un proche de l’ancien président ivoirien, a avancé des propos contradictoires en blanchissant Gbagbo dans la crise post-électorale de 2011, tout en l’accusant de détournement de fonds, notamment pour avoir financé la campagne présidentielle de Jacques Chirac.
Pour Charles Blé Goudé, ces déclarations ne sont ni sincères ni dénuées d’intentions cachées. Lors d’une rencontre avec les militants de son parti, le COJEP, il a fermement dénoncé les propos de Bourgi, affirmant que ce dernier « savait ce qu’il faisait » et qu’il agissait dans l’intérêt de missions inavouées. Blé Goudé, innocenté aux côtés de Gbagbo par la Cour pénale internationale, s’interroge sur l’absence de Bourgi lors des moments les plus difficiles de la vie de l’ex-président. « Où était cet ami lorsqu’il aurait pu témoigner en faveur de Laurent Gbagbo ? », a-t-il lancé, rappelant les années passées en prison à ses côtés sans que Bourgi n’intervienne.
En réponse aux accusations de financement occulte des campagnes politiques en France, Blé Goudé a pris la défense de Gbagbo, expliquant que ce dernier tentait d’acheter la paix pour la Côte d’Ivoire face à des pressions internationales. Il a qualifié ces pratiques de « mafia française », où des sommes étaient versées en échange de tranquillité politique.
Cependant, malgré cette défense, une certaine distance subsiste entre Gbagbo et Blé Goudé. Depuis leur retour en Côte d’Ivoire, les deux hommes ne se sont ni rencontrés ni parlé, alimentant des spéculations sur les véritables raisons de cette séparation.