À 87 ans, Marthe Kasalu Jibikila, veuve de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, occupe une position centrale dans la tourmente qui secoue l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en République démocratique du Congo. Assise avec assurance, elle impose un calme précaire entre les factions rivales du parti dirigé par son fils, Félix Tshisekedi, président de la République. Mais pour combien de temps pourra-t-elle contenir cette tempête ?

La crise au sein de l’UDPS est profonde. Déogratias Bizibu, récemment nommé secrétaire général intérimaire par la Convention démocratique du parti, et Augustin Kabuya, secrétaire général contesté, symbolisent les deux camps qui se déchirent pour le contrôle du parti. Le conflit a pris une tournure violente, avec des affrontements entre militants des deux factions qui ont fait plusieurs blessés devant le Palais du Peuple.

Pourtant, grâce à l’intervention de Marthe Tshisekedi, une trêve fragile semble s’être installée. Gouverneurs, politiciens et hommes d’affaires se pressent devant sa résidence à Kinshasa, cherchant son soutien et son autorité pour résoudre les conflits internes. Déogratias Bizibu exprime sa reconnaissance : « Je suis content et je dis merci à notre maman. Elle nous a réunis et nous a donné des conseils. » Même Augustin Kabuya, pourtant farouchement opposé à Bizibu, a présenté ses excuses à Marthe Tshisekedi et au président Félix Tshisekedi.

Malgré cette accalmie temporaire, l’avenir de l’UDPS reste incertain. Félix Tshisekedi, tout en adoptant une posture de neutralité, montre des signes d’inquiétude face à l’escalade des tensions. Les défis à venir seront cruciaux pour la stabilité du parti et, plus largement, pour la scène politique congolaise. Marthe Tshisekedi pourra-t-elle encore longtemps être ce rempart contre l’implosion de l’UDPS ? Seul l’avenir le dira.