Le projet pétrolier de Total en Ouganda, évalué à 10 milliards de dollars, suscite de vives critiques pour ses atteintes aux droits de l’homme. Selon Climate Rights International, ce vaste chantier est marqué par des expulsions forcées, des violences sexuelles, et des dommages environnementaux graves. La région de Kingfisher, où le projet est principalement implanté, est particulièrement touchée.
De nombreuses victimes rapportent avoir été contraintes de céder leurs terres sous la pression des forces de l’ordre, avec une compensation dérisoire. Pour les habitants de la région, dont l’économie repose principalement sur la pêche, les conséquences sont dramatiques. Des bateaux de pêche ont été régulièrement confisqués ou incendiés par l’armée, plongeant les familles locales dans la précarité.
En outre, des témoignages poignants de femmes dénoncent des agressions sexuelles et des intimidations perpétrées par des soldats et des travailleurs du secteur pétrolier dans la zone de Kingfisher. Ces violences s’ajoutent à la détérioration des conditions de vie des communautés locales, déjà fragilisées par la perte de leurs terres et de leurs moyens de subsistance.
Le projet, qui comprend des centaines de puits de pétrole, de routes, et un oléoduc de 1 443 kilomètres le plus long oléoduc de pétrole brut chauffé au monde , devrait produire 246 000 barils de pétrole par jour sur une période de 25 ans. Toutefois, au-delà des perspectives économiques, les impacts sociaux et environnementaux suscitent une inquiétude croissante, soulignant le besoin urgent de repenser les projets énergétiques d’envergure au regard de la justice climatique et des droits humains.