Dans une lettre adressée à la Fondation Mo Ibrahim, Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger et lauréat du prix du leadership en 2020, a exprimé une condamnation sans équivoque du coup d’État de juillet 2023 qui a renversé son successeur, Mohamed Bazoum. Cette déclaration intervient alors que l’ancien chef d’État fait l’objet de spéculations concernant son éventuel rôle aux côtés d’Abdourahamane Tiani, l’ex-commandant de la Garde présidentielle ayant pris le pouvoir.

Issoufou a profité de cette lettre pour clarifier sa position, en rappelant les valeurs démocratiques qui ont toujours guidé son action politique. Il a notamment souligné qu’il avait condamné les événements du 26 juillet 2023 dès le 30 juillet de la même année, exprimant sa profonde inquiétude face à la situation difficile que traverse le Niger. « Je me suis employé par diverses voies à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le Président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions », a-t-il affirmé.

L’ancien président a également déploré l’incarcération de son fils, Sani Issoufou Mahamadou, ancien ministre du Pétrole, détenu depuis un an, ainsi que celle de nombreux autres camarades politiques. Cette situation, selon lui, renforce sa détermination à condamner tout changement anticonstitutionnel, rappelant qu’il avait lui-même déjoué quatre tentatives de coup d’État durant ses deux mandats.

Issoufou s’est également opposé à toute intervention militaire extérieure, notamment celle envisagée par la CEDEAO, qu’il juge nuisible à la stabilité du Niger. Il a rappelé son opposition à l’intervention militaire en Libye en 2011, dont il avait anticipé les conséquences désastreuses pour le Sahel.

En conclusion, l’ancien président a appelé à la réconciliation nationale, exhortant les Nigériens à surmonter les divisions pour construire une unité durable. Il a réaffirmé son engagement pour un Niger en paix, stable et prospère, et a promis de continuer à œuvrer pour la libération des prisonniers politiques et la réconciliation nationale. Sa lettre se termine par un appel au dialogue et à la sagesse, qu’il considère comme essentiels pour surmonter les défis actuels du Niger.