Le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la transition guinéenne, est désormais visé par une plainte déposée devant les tribunaux français. Cette action en justice a été initiée par les familles de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, deux responsables du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) disparus depuis leur arrestation le 9 juillet 2024.
Selon les informations rapportées par RFI, la plainte émane des épouses de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, Hawadjan Doukouré et Assiatou Bah. Les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, représentant les familles, ont conduit cette démarche en France. Ils affirment disposer de preuves solides annexées à la plainte, indiquant la responsabilité du pouvoir militaire dirigé par Mamadi Doumbouya dans ces disparitions.
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La décision de déposer la plainte à Paris plutôt qu’à Conakry s’explique par les doutes concernant l’impartialité de la justice en Guinée. Un cadre du FNDC a dénoncé une justice « instrumentalisée » par la junte, rendant toute procédure judiciaire locale inefficace. De plus, Mamadi Doumbouya, supposé détenir la double nationalité guinéenne et française, est considéré comme justiciable en France, renforçant ainsi la légitimité de cette action judiciaire sur le sol français.
Les événements en question remontent à la nuit du 9 juillet, lorsque Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés au domicile du coordinateur national du FNDC. D’après un témoignage d’un codétenu, les deux hommes auraient été brutalement traités, voire torturés, et leur sort demeure incertain à ce jour, avec les deux militants toujours portés disparus.