Le Mali a décidé de lever l’interdiction des activités politiques, en vigueur depuis quatre mois, selon une annonce faite par le Conseil des ministres ce mercredi 10 juillet. Cette interdiction, imposée en avril dernier, visait à maintenir l’ordre public face aux nombreux défis sécuritaires et politiques du pays, en préparation du Dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale.

La suspension des activités politiques et des associations à caractère politique a été mise en place pour prévenir des troubles à l’ordre public. Le gouvernement malien, par cette mesure, a pu garantir un déroulement serein du Dialogue inter-maliens, qui s’est tenu du 13 avril au 10 mai 2024 sur tout le territoire national.

Arrestations et Conséquences


Le non-respect de cette interdiction a conduit à l’arrestation de onze leaders politiques, dont les anciens ministres Moustaph Dicko, Yaya Sangaré et Me Mohamed Aly Bathily, lors d’une réunion informelle à Bamako le 20 juin 2024. Ces personnalités sont actuellement détenues et poursuivies pour tentative de déstabilisation et atteinte à la sécurité de l’État. La date de leur procès n’a pas encore été fixée, ce qui suscite des inquiétudes parmi leurs proches quant à la possibilité d’une répression des voix critiques.

Recommandations et Débats du Dialogue inter-Maliens


Le Dialogue inter-maliens a recommandé de prolonger la période de transition de deux à cinq ans supplémentaires et a suggéré la candidature du colonel Assimi Goïta, actuel président de la transition, à la future élection présidentielle. Cependant, la date de cette élection reste indéterminée, alors que la transition initiale devait se terminer en mars 2024. Cette recommandation a soulevé des préoccupations et des débats concernant la prolongation potentiellement indéfinie du pouvoir de la transition.

La levée de l’interdiction des activités politiques pourrait permettre une reprise des contestations et des débats politiques. Cependant, l’incertitude demeure quant à l’organisation des élections et la transition vers un gouvernement civil. Les préoccupations relatives à la répression des opposants politiques et à la prolongation du pouvoir des autorités de la transition restent d’actualité.