Le récent vote des députés togolais en faveur de la nouvelle constitution a suscité des réactions contrastées au sein de la société togolaise. Alors que les autorités affirment que cette réforme constitutionnelle répond aux aspirations du peuple, l’opposition et plusieurs associations expriment de vives inquiétudes quant à sa légitimité et sa conformité aux normes démocratiques.

Dans un communiqué de presse publié le 20 avril 2024, le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (Cacit) a appelé les présidents des institutions de la République à saisir la Cour constitutionnelle pour statuer sur la constitutionnalité du texte nouvellement adopté. Le Cacit souhaite ainsi que la Cour examine attentivement si les conditions dans lesquelles la nouvelle constitution a été adoptée sont conformes aux normes démocratiques et constitutionnelles.

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Maître Claude Amegan, président du Cacit, explique que cette démarche vise à garantir la légitimité et la transparence du processus constitutionnel. Il souligne l’importance de permettre à tous les citoyens togolais de comprendre et de se rassurer quant à la légalité de cette réforme majeure. Selon lui, il est essentiel que le peuple soit pleinement impliqué dans ce changement de République, et que la Cour constitutionnelle joue un rôle crucial dans l’analyse de la conformité de la nouvelle constitution aux principes démocratiques fondamentaux.

Parallèlement, une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a quitté Lomé sans faire de déclaration officielle sur ce changement constitutionnel. Alioune Tine, fondateur du think tank AfricaJom Center, déplore l’incapacité de la Cédéao à faire respecter les règles démocratiques dans ses États membres. Il appelle à une réforme de l’organisation régionale afin de renforcer son pouvoir de sanctionner les violations de la démocratie commises par les chefs d’État civils.