Victimes des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de l’Uemoa les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel murissent les réflexions sur la création d’un nouvel espace monétaire.
Le sujet a été évoqué par le président de la transition du Niger le Général Tiani lors d’un entretien a accordé à une télévision locale le 10 décembre 2023. « Notre alliance doit évoluer dans le domaine politique et monétaire. Cette alliance a pour objectif de créer des conditions de prospérité pour nos peuples », a-t-il déclaré. Au Burkina Faso, le président de la transition le capitaine Ibrahim Traore a tenu des propos similaires en indiquant que l’Alliance des États du Sahel « évoluera vers une alliance économique.
Avec une population estimée à 66,25 millions et une superficie de 2 781 000 km2, l’Alliance des Etats du Sahel regroupe le Niger, le Mali et le Burkina, des pays immensément riches en ressources minières. Le Mali et le Burkina sont les plus grands producteurs d’or d’Afrique juste derrière le Ghana selon le classement 2022 du conseil mondial de l’or. Le Niger de son côté est le deuxième producteur africain d’uranium et le 7 mondial selon les statistiques de l’Association nucléaire mondiale (ANM). Le pays a produit en 2022, 2.020 tonnes d’uranium.
L’Alliance des Etats du Sahel envisage de mettre sur pied un fonds de stabilisation ainsi que d’une banque d’investissement. Le sujet a été abordé par les ministres des Finances et de l’Économie des pays membres de l’AES lors d’une réunion à Bamako le 25 novembre 2023.
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’oppose fermement à la création de l’ Alliance des Etats du Sahel. Lors de la 64ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, l’institution a indiqué qu’elle rejette toute forme d’alliance visant à diviser la région et promouvoir des intérêts régionaux en son sein.