Comme le Mali, le Niger s’adapte aux sanctions « illégales » et « inhumaines » qui lui sont infligées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’état du 26 juillet qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum. Contrairement aux informations véhiculées, le Niger a honoré ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Les salaires des fonctionnaires et des militaires des mois de juillet et août 2023 ont été réglés. En conférence de presse ce jour, le premier ministre Ali Lamine Zeine a indiqué que les salaires ont été payés avec ressources internes.
« Les deux mois, fin juillet et août, nous avons par le biais de l’effort de mobilisation des ressources internes assurément le payement des salaires de la fonction publique t les salaires des forces de dépense et de sécurité. Vous voyez bien malgré l’embargo », a-t-il déclaré.
Pour faire face aux conséquence des sanctions de la Cedeao, le premier ministre qui est également un économiste chevronné, a instruit le ministre des finances pour la préparation d’ une loi de finances rectificative qui prendra en comptes les nouvelles situations imprévues.
Cette prouesse réalisée par le nouveau gouvernement durant cette seconde moitié de l’année contraste avec les déclarations de Mohamed Bazoum et ses collaborateurs. En effet ils étaient convaincus que le Niger allait sombrer économiquement car le budget de l’Etat est constitué à 40% d’aides au développement.
« Ce coup d’État, lancé contre mon gouvernement par une faction militaire le 26 juillet, n’a aucune justification. S’il réussit, il aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier (…) L’aide étrangère constitue 40 pour cent de notre budget national, mais elle ne sera pas délivrée si le coup d’État réussit », avait écrit Bazoum dans une tribune publiée dans le journal américain le Washington Post.
Si les nouvelles autorités nigériennes, parviennent à honorer tous leurs engagements malgré l’embargo, la population va probablement s’interroger sur la gestion des ressources de l’Etat sous le régime de Bazoum. En effet selon les révélations du premier ministre Ali Lamine Zeine, le Niger ne vivait pas que des aides. Les deux précédents régimes ont laissé une dette publique de 5,2 milliards.
« Nous avons focalisé nos efforts depuis pratiquement 3 semaines pour analyser cette situation qui est caractérisée par cet endettement qui étouffe notre économie. Nous sommes aujourd’hui à un stock de dette estimé à 5 200 000 000 000 FCFA », explique-t-il. Il faut rappeler que la dette publique du Niger était à moins de 2 milliards FCFA en 2010.