Regain de tension entre la France et les pays du Sahel. Paris vient de suspendre son aide à l’égard des artistes du Mali, Burkina Faso, et du Niger. Les artistes de ces trois pays ne sont également plus les bienvenues sur les scènes françaises.

« Tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception. Tous les soutiens financiers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associations par exemple. De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. A compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce jusqu’à nouvel ordre » a indiqué la direction des affaires culturelles françaises sur instruction du Quai d’Orsay.

Cette attitude de la France est dénoncée sur le continent . L’ex premier ministre du Niger qualifie le comportement de la France de ridicule. Notons que les forces armées françaises , et l’ambassadeur français au Niger , sommés de quitter le territoire , tiennent tête aux nouvelles autorités nigérienne sur instruction du président Emmanuel Macron. Paris dit ne reconnaître que le président déchu Mohamed Bazoum.

La France n’a vraisemblablement pas dirigé le départ de ses troupes du Mali et du Burkina Faso. Emmanuel Macron, l’ami des dictateurs africains ne supporterait pas les dirigeants qui ne lui font pas la courbette. Cette mesure impopulaire ne fait pas l’unanimité en France. Le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) dénonce la réaction excessive des autorités françaises.

« Cette interdiction totale concernant trois pays traversés par des crises en effet très graves n’a évidemment aucun sens d’un point de vue artistique et constitue une erreur majeure d’un point de vue politique. C’est tout le contraire qu’il convient de faire. Cette politique de l’interdiction de la circulation des artistes et de leurs œuvres n’a jamais prévalu dans aucune autre crise internationale, des plus récentes avec la Russie, aux plus anciennes et durables, avec la Chine. », indique l’organisation qui invite le gouvernement français à revoir sa copie:

« 

Le Syndeac demande la tenue d’une réunion immédiate avec le Secrétariat général du ministère de la Culture pour que les arguments des professionnels soient écoutés et que la solidarité de la France à l’égard des artistes soit affirmée avec force. Il est urgent que le ministère de la culture renonce à cette approche strictement diplomatique et défende enfin une politique culturelle et artistique. Le Syndeac est par ailleurs au travail et formulera des propositions pour transformer cette approche d’ici la fin de l’année. »