La cour européenne des droits de l’homme CEDHA vient de rejeter la demande d’extradition de François Compaoré, exilé en France et poursuivi pour incitation à assassinat du Journaliste Nobert Zongo et ses compagnons au Burkina Faso. Dans une décision rendue ce 7 septembre 2023, la Cour européenne estime qu’il plane un doute sur la validité et la fiabilité des assurances diplomatiques fournies à la France par les nouvelles autorités burkinabè.

Malgré les garanties des autorités burkinabé, la CEDH refuse d’ordonner l’extradition, estimant que le frère de l’ancien dirigeant ne bénéficiera pas d’un procès équitable une fois dans son pays. La CEDH évoque également la situation politique au Burkina Faso, pays dirigé depuis 2022 par des militaires.

Elle a également estimé que cette extradition entraînerait des conséquences d’une gravité exceptionnelle sur la sécurité et l’intégrité physique de François Compaoré et violerait l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. « Après s’être penchée sur les assurances diplomatiques fournies par l’État du Burkina Faso qui a demandé l’extradition, et avoir examiné les critères de fiabilité de ces assurances à la lumière d’un contexte politique radicalement renouvelé à la suite de deux coups d’Etat militaires, la Cour constate que ces assurances n’ont pas été réitérées par le second gouvernement de transition mis en place par le nouveau chef d’État burkinabè ayant accédé au pouvoir le 30 septembre 2022, et que le Gouvernement, qui a eu communication des dernières observations du requérant sur ce point, en date du 19 octobre 2022, n’a fait aucun commentaire », peut-on lire dans la décision.