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Dépassé, Umaro  Embaló dénonce les pressions des pays occidentaux

La 5ème édition du Forum de Paris sur la Paix tenue ce week-end dans la capitale française a été l’occasion pour le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló de dénoncer l’analyse que les pays occidentaux se font du monde. Le président en exercice de la Cedeo a tenu à rappeler aux dirigeants occidentaux que les drames engendrés par la guerre en Ukraine constituent le quotidien de plusieurs pays africains.

Contrairement aux pays comme le Mali ou le Burkina Faso qui livrent une guerre asymétrique contre des groupes armés djihadistes, la guerre russo-ukrainienne pourrait s’achever rapidement autour d’une table d’après le président Umaro Sissoco Embaló.

« On a parlé presque trois heures. Et moi j’ai l’impression que s’il y avait un dialogue sérieux, la guerre pourrait finir très vite », a-t-il déclaré, évoquant sa visite en Russie où il a rencontré le président Vladmir Poutine.

Contre le néocolonialisme

Considéré comme un bon élève de Paris par ses détracteurs, Umaro Sissoco Embaló a profité de la tribune du Forum de Paris sur la paix pour réaffirmer son indépendance. Le dirigeant africain dénonce les pressions qu’il subit de la part des pays occidentaux pour partager leur vision du monde.

« Ce n’est pas facile pour moi quand on appelle et on me dit « écoute il faut que tu te prononces comme nous ». Non, ça ne marche plus comme ça. L’ordre mondial a changé. », déplore-t-il.

Umaro Sissoco Embaló invite ses amis occidentaux à prendre en compte les mutations en cours dans le monde. Il n’exclut d’ailleurs pas l’intégration du son pays au BRICS. «  Il y a des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Algérie et le Vénézuela qui vont s’associer aux BRICS et peut être que la Guinée Biseau y sera aussi », a-t-il déclaré.

Ces récents propos du président Embaló tranchent avec ses attitudes depuis sa prise de fonction à la tête de la CEDEAO. Il s’était attiré la foudre des dirigeants maliens et d’une bonne partie de la jeunesse africaine en s’alignant systématiquement sur la position du secrétaire général des Nations Unies dans l’affaire des 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali et inculpés pour des faits de mercenariat.