Sur un quai de train, à Paris, au mitan des années 2000, entre deux évocations de figures de la Renaissance Africaine dont tu t’étais fait le scribe, le serviteur et l’un des chantres, tu avais nimbé ton propos si dense et inspirant d’une maxime de Ptahhotep, auteur du premier ouvrage de philosophie et de sagesses de l’Histoire :
« Que ton coeur ne soit pas vaniteux à cause de ce que tu connais, prends conseil auprès de l’ignorant comme auprès du savant, car on n’atteint pas les limites de l’art, et il n’existe pas d’artisan qui ait acquis la perfection. Une parole parfaite est plus cachée que la pierre verte, on la trouve pourtant auprès des servantes qui travaillent sur la meule. »
Tu en étais le reflet ; puits de sciences qui avait la douceur d’une plume. Réservoir de connaissances sur le substrat de la spiritualité des peuples d’Afrique, sans cesse à l’affût de savoirs, à l’écoute de ces géniaux scientifiques de la Vallée du Nil, inventeurs de l’astronomie – l’observation scientifique des astres – qui savaient lever les yeux vers le ciel et avoir les pieds bien ancrés sur terre.
Dépossédés de notre âme par deux millénaires de Traites, conversions, colonisations et dominations, tu avais entrepris sans trombe de haine, sans noeuds d‘aigreur, de contribuer au réarmement moral, intellectuel, scientifique et spirituel de l’Afrique et des peuples Noirs. Sur le chemin de l’Eternité, l’empreinte de tes pas orientera bien des générations qui te suivront.
Nous ouvrons dès ce matin, les portes de l’Espace MCF- Afrique 6e région, en hommage à ton œuvre, au 61 rue François Truffaut, 75012 Paris. Métro : Cour Saint-Émilion. Ligne 14
A. Mounde Njimbam